L’exposition Turner, tant vantée, s’ouvre au Forum Grimaldi le samedi 6 juillet, après plusieurs longs mois d’attente avide, et, croyez-moi, elle ne déçoit pas du tout. Les adjectifs me manquent.
L’exposition, en collaboration avec la Tate Gallery du Royaume-Uni, occupe une place de choix dans l’extravagance estivale du Grimaldi Forum, juste après l’énorme succès de Monet en 2023, et se déroule jusqu’au 1er septembre.
Je suis un grand fan du peintre britannique né en 1775, et je ne suis bien sûr pas le seul. Selon les propres mots de Turner : « Mon travail consiste à peindre ce que je vois, pas ce que je sais être là. » Il a certainement été le premier impressionniste bien avant que le terme ne soit utilisé.
Installation d’ardoise par Sir Richard Long
De manière fascinante ou non, les chefs-d’œuvre incontestables de Turner sont exposés aux côtés d’une poignée d’œuvres d’art contemporain. Appelez-moi un sceptique, mais je me demande si ces barbouillages et installations seraient aussi intéressants sans la « face A » des œuvres de Turner. Prenez l’ardoise circulaire de Sir Richard Long. Elle évoque certainement très bien une journée pluvieuse au Pays de Galles, mais je doute que je veuille traverser l’avenue Princesse Grace pour la voir à elle seule, d’autant plus que j’ai vécu assez de bruine dans les montagnes Cambriennes pour toute une vie.
Le petit original (à gauche) a été agrandi, montrant l’incroyable attention portée aux détails dans l’une des nombreuses peintures de naufrage de Turner
L’exposition aborde des thèmes variés et s’inspire de sources variées. Le Pays de Galles fut l’un des premiers lieux de prédilection de Turner, et les paysages y sont… sublimes.
Cependant, Clair de lune, une étude à Millbank (image en vedette) doit être antérieure à ses pérégrinations au Pays de Galles. Cette œuvre épique a été peinte en 1797, alors que Turner n’avait que 22 ans. Elle est stupéfiante et aucune reproduction ne peut remplacer l’expérience mystique de se tenir devant le tableau « dans la vraie vie ».
Lors de l’avant-première presse de jeudi, je me suis senti extrêmement privilégié, grâce à l’extraordinaire collaboration entre la Tate et notre Grimaldi Forum qui a amené ces trésors artistiques ici à Monaco.
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais je vous laisse, lecteur averti, le soin de le constater par vous-même.
Avant de vous quitter, Neil McConnon, directeur des partenariats internationaux à la Tate, a salué les membres du Grimaldi Forum, qui ont formé une « dream team » pour réussir à réunir toutes ces richesses.
Je ne voudrais pas paraître trop évangélique, mais s’il vous plaît, faites-vous plaisir et faites plaisir à ceux que vous aimez cet été et rendez visite à Turner au Forum. Essayez de ne pas vous prendre les pieds dans l’ardoise, et si vous le ratez à Monaco, le spectacle se déroulera à Shanghai à l’automne.
L’héritage sublime de TurnerDu 6 juillet au 1er septembre, Grimaldi Forum. PHOTOS : Jeff Daniels