Monaco rend hommage à Marcel Pagnol 50 ans après son décès

Marcel Pagnol, l'un des grands créateurs français du XXe siècle, a été commémoré en Principauté à l'occasion du 50e anniversaire de sa mort. Mardi 16 avril, SAS le Prince Albert a rendu un hommage public devant le mémorial de Pagnol, situé Square Marcel Pagnol à Monaco, en présence de Nicolas Pagnol, petit-fils de l'écrivain.

Pagnol est décédé à Paris le 18 avril 1974, comme l'une des personnes les plus célèbres qui ont donné une identité particulière à la vie du sud de la France. Il était un dramaturge doué et un cinéaste estimé, mais il a également écrit plusieurs livres considérés comme des incontournables de la littérature française, comme « La gloire de mon père » et « Le château de ma mère ».

Mais il est aussi surtout connu pour son triptyque sur la vie à Marseille et dans le Vieux-Port de cette ville : Marius-Fanny-César, après sa pièce, Topaze connaît un immense succès en 1928. Pagnol devient un touche-à-tout artistique. des métiers, qui fut nommé membre de la prestigieuse Académie française au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Marcel Pagnol a vécu dix ans à Monaco, d'abord boulevard d'Italie puis boulevard des Moulins (dans une villa démolie dans les années 1970). Il entretient de très bonnes relations avec le prince Rainier III, qui trouve en ce contemporain de son père un confident dans le domaine culturel. Pagnol a été nommé par le prince président du Prix Prince Pierre (le prix littéraire de Monaco) et président du Festival de Télévision de Monte-Carlo.

C'est certainement aussi la raison pour laquelle le pays commémore cet anniversaire. Le prince Albert disait récemment de Pagnol : « Mon père le considérait comme un ami proche, voire un confident. Pendant très longtemps, jusqu'à la mort de l'écrivain, ils entretinrent une correspondance continue. C’était la personne du monde littéraire et artistique pour laquelle il avait le plus d’affection.

Le Prince lui-même garde peu de souvenirs de Pagnol, qui rendait parfois visite à son père au palais. « J'étais très jeune, mais je me souviens des discussions entre lui et mon père au début des années soixante-dix. Je me souviens de lui comme d'un homme très chaleureux qui m'a impressionné car je connaissais ses films. Nos générations ont été baignées dans une culture Pagnol, mais il est important d'en transmettre le goût aux plus jeunes. Aujourd'hui, je continue d'admirer le cinéaste, le mémoriste et l'écrivain. Son travail n’a pas pris une ride.

Marcel Pagnol était un artiste particulier et il existe même un adjectif « pagnolesque » pour décrire le type de personnes ou de situations qu'il montre dans ses œuvres. Il est né (en 1895) et a grandi dans la ville d'Aubagne, entre Marseille et Aix-en-Provence, où il a étudié la philosophie à l'université. Il doit effectuer son service militaire à cause de la Première Guerre mondiale et est affecté dans un régiment à Nice.

Après la guerre, Pagnol devient professeur à Marseille et se consacre désormais à l'écriture de pièces de théâtre. Il connaît un grand succès avec la pièce Topaze et s'installe à Paris. Par nostalgie, il débute alors sa trilogie sur la vie marseillaise avec les titres en prénoms : Marius-Fanny-César. Il a choisi l'acteur bien connu Raimu pour le rôle principal de César. Cette pièce a connu un énorme succès. Dans les années 1930, il se concentre sur la réalisation de longs métrages et pour la version cinématographique de Marius, il travaille avec des acteurs tels que Raimu et Fernandel. Près de Marseille, il crée un studio de cinéma, que l'on décrit aussi comme le « Hollywood provençal ».

Lorsqu'il refuse de participer à un film de propagande nazi pendant l'occupation de la Seconde Guerre mondiale, il se retire et s'isole à Monaco, mais après la guerre il se tourne à nouveau vers le cinéma, dont le premier film français en couleur, après avoir également travaillé sur une adaptation télévisée des Lettres de mon moulin de l'écrivain provençal Alphonse Daudet.

Après que la fille de Pognal soit décédée des suites d'une crise de cétose, il a immédiatement quitté Monaco de chagrin, mais a conservé des liens avec le palais. Par la suite, il se consacre à l'écriture de plusieurs livres autobiographiques.

Dans un numéro spécial de Nice-Matin à propos de l'écrivain, Pagnol est décrit ainsi par son éditeur Lionel Paoli ; « Cet homme éternellement inquiet a puisé dans son parcours pour bousculer l'énergie qui lui a permis de déplacer des montagnes, sans jamais parvenir à se rassurer pleinement. L’homme qu’on prenait pour un dilettante de génie était d’abord un travailleur acharné, un artisan insatisfait.

Trois ans après sa mort, le prince Rainier III lui consacre une petite place près de la place des Moulins. Sous un monument se trouve une citation de Pagnol à propos de Monaco : « Ici les arts peuvent encore vivre à l'ombre de l'olivier, au bord de la mer Latine, où l'autorité de chacun veille sur la liberté de tous. »

Mardi 16 avril, une plaque commémorative a également été dévoilée devant la villa « La Lestra », située au 12 boulevard des Moulins, résidence de Pagnol de 1951 à 1954.

Image vedette gracieuseté du Service des communications : SAS le Prince Albert et Nicolas Pagnol