Une loi proposée visant à décriminaliser l’avortement à Monaco a déclenché un débat important, avec une forte opposition de l’Église catholique, en particulier l’archevêque Dominique-Marie David, qui a exprimé ses préoccupations concernant son impact potentiel sur le cadre religieux et institutionnel de la Principalité…
Comme l’a rapporté Monaco Matin, le projet de loi n ° 267, présenté le 7 mars, vise à permettre aux femmes enceintes de Monaco de résilier leurs grossesses dans le pays sans avoir besoin de justifier une raison spécifique. La législation vise également à donner accès aux structures de soutien social, marquant un changement significatif par rapport à la pratique actuelle, où les femmes de mongasque doivent voyager à l’étranger pour la procédure.
La proposition a suscité des critiques de l’archidiocèse de Monaco, qui a publié une déclaration mettant l’accent sur la gravité de la question et ses implications pour toute la communauté, en particulier les enfants à naître. L’Église fait valoir que le projet de loi soulève de graves préoccupations éthiques et institutionnelles et pourrait perturber le concordat de longue date de Monaco avec l’Église catholique. L’archevêque David a exprimé ses craintes qu’une telle décision ne remet en question l’identité nationale de Monaco et a mis le prince Albert II dans une position difficile.
Malgré l’opposition, Thomas Brezzo, président du Conseil national, a défendu la proposition, affirmant que les études juridiques n’ont confirmé aucun conflit entre le projet de loi et la constitution monégasque. Il a reconnu la sensibilité du sujet mais a souligné que la législation avait été soigneusement rédigée pour respecter différentes condamnations.
Le projet de loi devrait être débattu en avril, avec des discussions supplémentaires attendues avant d’être potentiellement transposée dans la loi. Alors que l’Église s’est engagée à respecter le processus législatif, il reste engagé dans le dialogue avec les institutions de Monaco, soulignant ses préoccupations concernant les implications plus larges de la réforme.
Photo: gouv.mc