PARIS (Reuters) – Une alerte aux punaises de lit à Paris l'automne dernier qui a fait la une des journaux du monde entier a été artificiellement amplifiée par des comptes de réseaux sociaux liés aux activités de « désinformation » russes, a déclaré vendredi un ministre français.
« La polémique sur les punaises de lit a été en très grande partie amplifiée par des récits liés au Kremlin, qui ont même créé un faux lien entre l'arrivée des réfugiés ukrainiens et la propagation des punaises de lit », a déclaré le ministre français des Affaires européennes, Jean-Noël Barrot, à la télévision TF1.
Après que les utilisateurs des réseaux sociaux ont publié des images montrant les insectes rampant dans les trains à grande vitesse et le métro parisien, les médias français et étrangers, dont Reuters, ont largement rendu compte de cette alerte.
L'adjoint au maire de la ville de Paris a appelé le gouvernement à aider à éliminer ces bugs avant les Jeux olympiques de Paris de l'été 2024. Certaines écoles et classes ont été temporairement fermées et une inspection approfondie des wagons de métro et de chemin de fer a été effectuée. Mais les autorités ont déclaré qu'il n'y avait aucune trace d'épidémie inhabituelle.
Lorsqu’on lui a demandé si le gouvernement pensait que les comptes russes avaient « orchestré » la panique, Barrot n’a pas confirmé, affirmant que la campagne de désinformation avait « amplifié » une peur existante dans le but de créer un sentiment d’insécurité.
Barrot a déclaré qu’au cours des deux dernières années – depuis le début de la guerre en Ukraine – les cyberattaques et les campagnes de désinformation russes se sont accélérées.
« Nous le savons grâce au service Viginum créé en 2021, dont la mission est de détecter de telles manœuvres visant à déstabiliser l'opinion publique en France et à affaiblir le soutien de l'opinion publique à l'Ukraine », a-t-il déclaré.
En novembre, la France a accusé une campagne de désinformation russe d'avoir amplifié les graffitis d'étoiles de David apparus sur les murs des réseaux sociaux le 31 octobre à Paris, peu après le déclenchement de la guerre à Gaza.