Le très actif Club International Allemand de Monaco a invité Herbert Traube à la Maison de la France, dans la soirée du vendredi 26 janvier, pour assister à l’incroyable histoire d’un homme autrefois catégorisé comme indésirable.
La soirée très particulière a débuté par la projection du film « Le destin français d’un indésirable » de Clara Laurent, basé sur la vie incroyable d’Herbert Traube.
Herbert Traube est né dans une famille juive à Vienne en 1924, a fui le régime nazi pour la France et, après plusieurs éraflures incroyables, a rejoint la Légion étrangère qui l’a emmené d’Algérie au débarquement en Provence, puis de retour dans son Autriche natale et enfin en Indochine. De retour à la vie civile, il entame avec succès une carrière professionnelle dans un grand groupe industriel. Il se retire sur la Côte d’Azur et devient maire adjoint de Sainte Agnès, village au dessus de Menton.
Sur le point de fêter ses 100 ans, Herbert est une personnalité hors du commun, en pleine forme et doté d’une vitalité impressionnante, rayonnant toujours d’optimisme malgré une vie bouleversée par le destin et de nombreuses évasions serrées d’une mort quasi certaine.
Un moment marquant de son histoire a été celui où il a réussi à se frayer un chemin pour sortir par une ouverture de ventilation sur un camion à bestiaux alors qu’un train de déportation se dirigeait vers l’est depuis la « zone libre » de guerre de la France vers l’un des tristement célèbres camps d’extermination nazis.
Aujourd’hui, Herbert visite les écoles pour raconter ses expériences personnelles. « C’est une chose pour un enseignant de raconter l’histoire, mais c’est une leçon bien plus efficace lorsque les enfants l’entendent de quelqu’un, comme moi, qui l’a vécue », a déclaré Herbert.
Enfin, à la question de savoir s’il se considérait comme français ou autrichien, Herbert a répondu avec insistance : « Je suis à la fois français et autrichien, mais je suis avant tout européen ».
La soirée s’est déroulée sous le patronage de l’association Pour le Devoir de Mémoire avec le soutien des membres du Club International Allemand Gérard Weinberg, membre du Comité de l’association, et Heribert Diehl.