Aperçu de la transformation numérique de Monaco et de ses initiatives en matière de développement durable
Journaliste : Jérôme Murray
Tamaz SOMKHISHVILI l’entrepreneur :
Dans cet entretien exclusif, nous avons l’opportunité de discuter avec Tamaz SOMKHISHVILI, entrepreneur et pionnier de l’industrie pétrolière originaire de Géorgie, aujourd’hui résident de Monaco. Avec une carrière marquée par ses innovations dans le secteur de l’énergie, monsieur SOMKHISHVILI est devenu une figure clé dans les discussions sur la durabilité, la transformation numérique et les investissements socialement responsables.
Alors que Monaco poursuit ses efforts pour répondre aux enjeux mondiaux du développement durable, nous avons échangé sur la manière dont la principauté aborde ces défis et sur le rôle que l’innovation joue dans sa stratégie.
Jérôme Murray :
Merci d’être avec nous aujourd’hui, M. SOMKHISHVILI.
Votre expérience dans l’industrie pétrolière vous confère une perspective unique sur les enjeux énergétiques et environnementaux. Vous avez notamment été l’un des premiers à utiliser le gaz de pétrole associé (GPA), un sous-produit du forage pétrolier, pour produire de l’électricité dans les forêts sibériennes. Pouvez-vous nous raconter cette expérience ?
Tamaz SOMKHISHVILI :
Merci à vous, Jérôme, c’est un plaisir de partager mon parcours avec vous.
Vous avez raison, j’ai eu l’opportunité, dès 2004, de transformer un problème environnemental en solution énergétique.
À l’époque, dans les champs pétroliers de Lukoil en Sibérie, nous avons utilisé le gaz de pétrole associé – un gaz qui est généralement brûlé à la torche, provoquant d’importantes émissions de méthane et de suie. Grâce à la technologie des turbines Jenbacher, nous avons pu capturer ce gaz et produire de l’électricité. Ce projet, pionnier pour l’époque, a été reconnu en 2006 par la Banque mondiale, qui a signé avec nous un accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cette initiative a également conduit à la création de ma société, Région Energo Gas, dédiée à la production d’électricité à partir de GPA.
C’était une véritable révolution dans la gestion des ressources.
Tamaz SOMKHISHVILI sa vie à Monaco :
Jérôme MURRAY :
C’est impressionnant. Par ailleurs, qu’est-ce qui vous a poussé à vous installer à Monaco ? Les politiques environnementales de la principauté ont-elles influencé votre décision ?
Tamaz SOMKHISHVILI :
C’est une question très pertinente. Monaco m’a attiré pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la beauté et le charme de la principauté, bien sûr, mais aussi l’environnement urbain particulièrement agréable.
Par exemple, ces dernières années, j’ai constaté une réelle amélioration des espaces verts, un facteur essentiel pour la qualité de vie dans une ville densément peuplée. Les politiques de transition énergétique de Monaco, telles que le soutien à l’électrification des transports et l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques, me plaisent énormément.
La principauté met en place des initiatives concrètes pour réduire l’empreinte carbone, et cela me parle profondément. En vieillissant, je suis également de plus en plus sensible à un mode de vie urbain sain, avec de l’air et de l’eau propres.
Jérôme MURRAY :
C’est fascinant. En parlant de mobilité, possédez-vous un véhicule électrique ?
Tamaz SOMKHISHVILI :
En fait, je ne conduis pas, mais je tiens à ce que ma famille roule en véhicules électriques. Monaco, avec ses routes pittoresques et son environnement agréable, est idéal pour ce type de transport. C’est une petite principauté, donc l’électromobilité est tout à fait adaptée à la configuration locale.
Jérôme MURRAY :
Au-delà de l’aspect écologique et du cadre de vie, y a-t-il d’autres éléments qui vous ont attiré à Monaco ?
Tamaz SOMKHISHVILI :
Oui, en tant qu’investisseur, la sécurité et la transparence du système financier monégasque sont des critères essentiels. Monaco a mis en place un écosystème financier solide, respectant les normes les plus strictes de l’UE, ce qui est crucial pour moi. L’adhésion de Monaco aux normes internationales de transparence, comme l’échange d’informations financières avec des organismes mondiaux, et la création de l’Autorité de Surveillance Financière, ont renforcé ma confiance. Je n’ai jamais été intéressé par des environnements où les pratiques sont floues ou opaques. Monaco, avec son cadre strict en matière de régulation bancaire et de lutte contre le blanchiment d’argent, répond parfaitement à ces critères.
Jérôme MURRAY :
Vous évoquez la cybersécurité. Pourquoi cette question vous semble-t-elle importante dans le contexte de la transformation numérique ?
Tamaz SOMKHISHVILI :
C’est une question cruciale. Pour être honnête, j’ai appris cette leçon à mes dépens. Il y a quelques années, j’ai investi dans une entreprise de minage de crypto-monnaies en Ukraine, et j’ai été victime d’une fraude qui m’a coûté près de 30 millions d’euros. J’ai appris qu’une diligence rigoureuse est essentielle, surtout dans des secteurs aussi risqués. Si j’avais investi dans un cadre avec une régulation solide, comme à Monaco, je pense que cette perte aurait été évitée. La cybersécurité est désormais un pilier fondamental pour garantir la sécurité des investissements.
Jérôme MURRAY :
Ce genre de fraude est malheureusement trop fréquent. Pensez-vous que Monaco pourrait se tourner vers les crypto-monnaies, comme le Salvador l’a fait avec le bitcoin ?
Tamaz SOMKHISHVILI :
Monaco reste une place financière conservatrice, et je pense que c’est une caractéristique que nous apprécions. Les autorités bancaires monégasques sont réticentes à adopter des technologies comme le bitcoin, en raison de la volatilité et des risques associés. Les préoccupations environnementales sont également un facteur déterminant : l’extraction de crypto-monnaies, notamment, consomme énormément d’énergie, ce qui va à l’encontre des objectifs de durabilité de la principauté. En revanche, il est probable que les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) fassent partie de l’avenir. Des pays comme la Chine et les Bahamas sont déjà en avance dans ce domaine, et cela pourrait avoir des implications pour Monaco si l’Union européenne adopte une telle approche à l’avenir.
Jérôme MURRAY :
Une question intéressante à suivre de près. Merci beaucoup pour cet échange fascinant, Tamaz. Seriez-vous disposé à revenir pour approfondir ces sujets avec nous à l’avenir ?
Tamaz SOMKHISHVILI :
Ce fut un plaisir, Jérôme. Je serai heureux de revenir discuter de ces enjeux importants avec vous.
Cet entretien avec Tamaz SOMKHISHVILI nous offre une vision enrichissante de l’interconnexion entre l’innovation numérique, les politiques environnementales, la cybersécurité et les investissements responsables à Monaco.
Dans un monde en constante évolution, des leaders comme lui, jouent un rôle clé dans la construction d’un avenir plus durable grâce à des initiatives visionnaires et à une gestion rigoureuse des défis globaux.
J’espère que cette version est à la hauteur de vos attentes. Elle a été réécrite pour être plus fluide, concise et accueillante, tout en préservant le ton sérieux et informatif de l’entretien.
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