La Seine accueillait le 7 août dernier l’une des dernières épreuves de natation marathon, et ce n’est pas la qualité de l’eau qui inquiétait les compétiteurs, mais le fort courant. En présence du prince Albert II, de la princesse Alexandra de Hanovre et de son compagnon Ben-Sylvester Strautmann, le marathon de natation féminin de 10 km n’a pas été de tout repos. Deux heures de nage dans la Seine, dont la moitié à contre-courant avec un débit trois fois supérieur à la normale. La boucle de 1,67 km entre les ponts Alexandre-III et de l’Alma a dû être effectuée six fois et s’est révélée très difficile. Le courant très fort a obligé les nageuses à fournir des efforts intenses en remontant le courant pour rejoindre les bouées du parcours. Les athlètes olympiques ont tenté de coller aux berges pour tenter d’éviter les courants.
« Une course compliquée »
Au final, c’est la Néerlandaise Sharon van Rouwendaal qui s’est imposée (2h03:34.2) devant l’Australienne Moesha Johnson (2h03:39.7) et l’Italienne Ginevra Taddeucci (2h03:42.8). La Monégasque Lisa Pou a terminé 18e (2h07:05.4).
« Je n’étais pas à 100% physiquement, c’est vrai. Mais je me sentais quand même plutôt bien. La course ne s’est pas bien passée. C’était une question de survie, du début à la fin. Je suis très déçue de mon résultat », a déclaré Lisa Pou, « …. Me retrouver avec un tel écart par rapport à la première place n’est pas normal. »
Selon Michel Pou, son entraîneur et père, « la course était compliquée. Il fallait avoir de gros bras. Il fallait ne pas lutter contre le courant et faire face à la remontée. Même la championne olympique s’est retrouvée coincée ».
Arrivée à la 18ème place (elle avait terminé 9ème aux derniers championnats du monde), Lisa Pou, 25 ans, est frustrée, mais elle va continuer d’avancer avec optimisme. « Il faut que j’avance à nouveau. Ces Jeux de Paris ne sont pas une fin en soi. Cela va me redonner du courage pour la suite. J’espère revenir encore plus fort l’année prochaine. » elle a dit.
Résultats complets
Les six athlètes monégasques ont vécu de la frustration, de la joie et de l’espoir lors de ces Jeux de Paris 2024. Certains ont goûté pour la première fois aux JO, d’autres ont fait leurs armes à Tokyo.
Vainqueur de la finale D de l’aviron en skiff, le rameur Quentin Antognelli (29 ans) a terminé 19e. A Tokyo, il a terminé 15e. A Paris, en revanche, le niveau de la compétition était bien plus relevé.
La plus grosse surprise de ces Jeux a été la défaite de Xiaoxin Yang lors de son premier match. 10e au classement olympique et 15e au classement mondial, la pongiste (36 ans) s’est inclinée face à Hana Matelova (2-4). Médaillée d’argent aux Jeux européens de Cracovie en 2023, elle va devoir vite tourner la page pour rebondir du mieux possible.
Théo Druenne (19 ans) a fait de son mieux, après quelques semaines difficiles, avec un chrono de 8:25.01 sur 800 mètres nage libre. La joie était au rendez-vous au Stade de France pour la sprinteuse Marie-Charlotte Gastaud, qui a battu son record personnel sur 100 mètres (12.41) en se classant 6e de sa série. Enfin, le judoka Marvin Gadeau (23 ans) s’est incliné face au Cubain Granda (5e mondial, champion du monde 2022).
« Nos sportifs ont fait honneur à la Principauté » – Prince Albert II
« Bien sûr, on aurait aimé voir d’autres résultats, sans parler des médailles. On pensait qu’on allait être un peu mieux classés, mais c’est le sport », a déclaré le prince Albert II, quintuple olympien de 1988 à 2002.
« Les Jeux Olympiques sont une compétition unique qui va bien au-delà du sport. C’est assez unique. Il faut savoir et pouvoir s’adapter à différentes conditions de course. On a pu le constater par exemple avec Lisa Pou, sur le très difficile marathon de 10 km de natation… Mais je suis très fière de notre participation dans son ensemble. Nos athlètes ont fait honneur à la Principauté. Cette expérience leur permettra également de mieux se préparer s’ils souhaitent participer à d’autres grandes compétitions et à d’autres Jeux » a déclaré le Prince Albert II.
Désormais, tous les regards sont tournés vers Los Angeles 2028.
Le Prince Albert II signe le mur de la paix au village olympique
Lors de sa visite au village olympique, le Prince Albert II a eu l’occasion de signer le mur de la paix, tout comme les membres de la délégation monégasque. Cet acte fort de solidarité qui réunit des sportifs de différentes nationalités et cultures, dont la nageuse américano-palestinienne Valérie Tarazi et le footballeur israélien Niv Yehoshua, est un moment symbolique et porteur d’espoir.
Thomas Bach, président du Comité international olympique, a souligné le rôle essentiel des athlètes en tant qu’ambassadeurs de la paix. Il a appelé à l’unité et à la coopération pour promouvoir un message de paix dans le monde. En ces temps troublés, marqués par des tensions et des conflits, la voix des sportifs résonne comme un appel à l’harmonie et à la compréhension mutuelle.