Nouvelle date d’audience pour NEWS.MC et l’éditeur

L’affaire en diffamation intentée par Larissa (parfois orthographiée Larisa) Chertok contre NEWS.MC et son rédacteur en chef, Ian Brodie, a été renvoyée au 19 décembre au tribunal correctionnel de Monaco.

Mme Chertok réclame un euro de dommages et intérêts plus 25 000 euros de frais de justice.

Dans un article publié le 2 mai dernier, il était indiqué qu’elle était la propriétaire effective de plusieurs propriétés en France et en Suisse, dont un château du XVe siècle sur la rive sud du lac Léman, par l’intermédiaire de sociétés SCI enregistrées à Monaco.

Mme Chertok est la sœur d’Igor Kolomoisky, accusé de plusieurs délits de fraude en Ukraine. La demande de nationalité suisse de Mme Chertok a été rejetée en raison des origines floues de sa richesse.

Parmi un large éventail d’entreprises, dont certaines ont depuis été nationalisées, Kolomoisky était propriétaire d’une chaîne de télévision qui a rendu célèbre Vololdymyr Zelensky, qui jouait un rôle fictif de président. L’oligarque a soutenu la candidature de Zelensky à la présidence, et les deux hommes ont été proches pendant un certain temps. Kolomoisky a été arrêté et inculpé en septembre.

Kolomoisky était également l’un des principaux propriétaires de PrivatBank, dans laquelle de nombreux Ukrainiens détenaient des dépôts et dont 5,5 milliards de dollars ont disparu avant la faillite de la banque.

Comme indiqué précédemment, le procès intenté à Monaco répond à tous les critères d’un procès dit SLAPPS. Selon le Parlement européen : « L’une des techniques utilisées pour harceler et réduire au silence les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, les militants et autres organismes de surveillance de la société sont les poursuites-bâillons stratégiques contre la participation publique (SLAPP), c’est-à-dire des poursuites sans fondement ou abusives, déguisées en actions de diffamation ou en allégations constitutionnelles. et/ou violations des droits civiques… »

NEWS.MC s’en tient à l’article original et l’affaire sera défendue avec la plus grande vigueur. Un cabinet d’avocats parisien a été engagé dans le procès, ainsi qu’une représentation juridique locale.

Cette affaire judiciaire intervient à un moment où Monaco s’efforce de se conformer aux exigences de l’organisation Moneyval – qui fait partie du Conseil de l’Europe – qui fait pression sur les États individuels pour qu’ils appliquent des mesures strictes de lutte contre le blanchiment d’argent. En Principauté, cela s’est concrétisé chez de nombreux résidents par l’application de nouvelles règles pour les Associations bénévoles, obligeant les membres à fournir des informations personnelles qui n’étaient pas exigées auparavant.

Un changement juridique important impose aux sociétés monégasques opérant en SCI de déclarer leurs bénéficiaires effectifs, avec perte de l’anonymat pour les actionnaires.