Monaco pèse la reconnaissance faciale pour la sécurité, mais des préoccupations demeurent

La possibilité d’introduire la technologie de reconnaissance faciale dans le système de sécurité de Monaco est à nouveau en discussion, ce qui soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité publique et les libertés individuelles. Alors que le chef de la sécurité publique, Éric Arella, soutient fermement sa mise en œuvre, les législateurs du Conseil national restent prudents, insistant sur le fait que les droits fondamentaux doivent être sauvegardés.

Le débat sur la reconnaissance faciale a refait surface périodiquement à Monaco depuis 2019, et Arella a clairement indiqué sa position lors d’une récente adresse. S’adressant à Monaco Info, il a souligné les avantages potentiels de l’intégration de cette technologie dans le réseau de surveillance déjà sophistiqué du pays. «Nous avons près de 1 300 caméras de vidéosurveillance à travers la Principauté, ainsi que des équipes très réactives et des logiciels d’analyse avancée. Compte tenu de l’augmentation des taux de criminalité dans le monde qui nous entoure, la reconnaissance faciale serait un ajout précieux », a-t-il soutenu.

Une loi proposée sur le sujet existe déjà mais n’a pas encore été examinée en détail par le Conseil national. Les législateurs reconnaissent que la technologie pourrait jouer un rôle utile dans des situations spécifiques, telles que la localisation des enfants disparus ou des adultes vulnérables, ou aidant à des enquêtes impliquant des crimes violents. Cependant, Thomas Brezzo, président du Conseil national, a souligné que toute mise en œuvre devait s’accompagner de garanties strictes. «Nous ne sommes pas fondamentalement opposés à la reconnaissance faciale – cela peut être un outil utile dans certaines circonstances. Mais nous devons nous assurer qu’il respecte les libertés fondamentales et ne conduit pas à une surveillance excessive », a-t-il déclaré.

L’une des principales préoccupations est le potentiel de dépassement, craignant que une telle technologie puisse être utilisée pour collecter et stocker les données personnelles sans discrimination. « La reconnaissance faciale ne doit pas être déployée d’une manière qui suit et enregistre constamment les données des gens », a averti Brezzo.

Pour l’instant, la question reste en attente, car Brezzo a confirmé que la législation proposée ne serait pas à l’ordre du jour pour 2025. Cependant, alors que les problèmes de sécurité continuent d’évoluer, la discussion autour de la reconnaissance faciale à Monaco ne disparaîtra probablement pas.