L’événement annuel très attendu qui marque le début des fêtes de Noël à Monaco s’est révélé encore plus populaire cette année puisque l’église anglicane de la Principauté a résonné au son glorieux du Messie de Haendel, samedi 23 novembre.
L’église était pleine à craquer car de nombreuses personnes voulaient assister au récital, sous la direction d’Errol Girdlestone. Les occupants des bancs qui accueillent habituellement trois personnes ont été approchés par des huissiers bénévoles pour libérer de la place pour une personne supplémentaire, un accommodement qui n’était pas toujours possible.
La soprano Elenor Bowers-Jolley est revenue pour la huitième année et était en pleine forme, avec Clint Van der Linde comme alto, l’Irlandais Andrew Gavin comme ténor et le Monégasque Thonas Dear comme basse, tous donnant des performances exceptionnelles. Chacun des solistes a sa propre histoire sur la façon dont ils ont été choisis par Errol pour chanter si magnifiquement ensemble à Monte-Carlo.
L’un des aspects merveilleux du Messie de Girdlestone est qu’il y a chaque année des différences, des nuances, qui ajoutent le piment de l’imprévisibilité à une pièce créée pour la première fois en 1742, à Dublin.
C’est donc « Merveilleux », prononcé avec une telle force par le chœur, qui m’a surpris lorsque les chanteurs ont interprété l’un des passages les plus édifiants de l’oratorio : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et le gouvernement reposera sur son épaule, et son nom sera appelé Merveilleux, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.
La paix, ou plutôt son absence, est au cœur du Messie. Rhétoriquement, Haendel a posé la question séculaire : « Pourquoi les nations se déchaînent-elles si furieusement… »
Alors que le monde est témoin de catastrophes indescriptibles, de guerres, de génocides et de nettoyages ethniques en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, Haendel nous parle d’il y a près de trois cents ans avec la voix d’une foi inébranlable et de l’espoir de paix.
Le public de cette année a été plus que jamais reconnaissant et, sous la direction infatigable d’Errol, Saint Paul’s s’est vu offrir le chœur Hallelujah en guise de rappel.
PHOTOS : Martina Brodie