Lorsqu’il est envisagé des rénovations ou des améliorations dans des immeubles d’habitation partagés, tout dépend d’un moment crucial : l’assemblée générale des copropriétaires…
À Monaco, où les immeubles comportent souvent des finitions haut de gamme et des équipements communs complexes, soumettre un projet aux autres résidents nécessite une préparation minutieuse et une bonne compréhension des procédures juridiques.
Comme l’explique Sophie Marquet, avocate associée chez CMS Monaco, à Monaco Info, l’assemblée générale réunit tous les copropriétaires, en personne ou par procuration, pour voter sur les projets de travaux qui affectent les parties communes ou modifient l’aspect extérieur de l’immeuble. Les travaux privés sans impact sur les structures communes peuvent être réalisés librement, mais tout ce qui va des modifications de façade aux extensions de terrasses doit être approuvé collectivement.
Avant de soumettre une proposition, les copropriétaires doivent clairement identifier la catégorie de travaux. L’entretien et les réparations sont généralement plus faciles à approuver, tandis que les extensions, embellissements ou projets susceptibles de perturber seront examinés avec plus de prudence. Chaque type de travail est soumis à des règles de vote différentes. Certaines peuvent être approuvées à la majorité simple des propriétaires présents ou représentés. Les travaux plus conséquents, comme l’amélioration des espaces communs ou les modifications structurelles, nécessitent une majorité qualifiée représentant les deux tiers des voix. Les cas les plus sensibles — comme l’abandon de biens communs ou la modification de la répartition officielle des charges — peuvent même nécessiter l’unanimité des copropriétaires.
Si une proposition est rejetée, il existe encore des options. Le demandeur peut faire appel de la décision devant le Tribunal de première instance, qui vérifiera si l’assemblée a agi dans le cadre de son cadre légal.
Alors que les récents titres sur la Côte d’Azur ont soulevé des inquiétudes quant aux pratiques de gestion immobilière, le système juridique monégasque offre de solides garanties. Les fiduciaires — qu’ils soient professionnels ou bénévoles — sont strictement réglementés, protégeant les copropriétaires des conflits d’intérêts.
En bref : le succès d’une assemblée générale dépend de la clarté, de la préparation… et de la diplomatie !
Photo de Simon Moore