Les membres du Conseil National de Monaco se mobilisent pour préserver l’application de paiement Carlo, une plateforme de cashback reconnue pour dynamiser le commerce local. Cette décision intervient alors que le gouvernement envisage de réduire son soutien financier en raison des coûts opérationnels importants de l’application.
Depuis son lancement en 2019, Carlo est devenu un outil populaire pour encourager les dépenses à Monaco, offrant aux utilisateurs une remise en argent de cinq pour cent sur leurs achats. Pendant la pandémie, le gouvernement a augmenté son financement pour l’application, la considérant comme une bouée de sauvetage économique essentielle. Cependant, les délibérations sur le budget 2025 ont semé l’incertitude quant à son financement futur.
Corinne Bertani, fervente défenseure des entreprises locales, a souligné l’importance de Carlo lors de la session du Conseil national du 19 décembre. « Carlo est un moteur vital pour notre économie », a-t-elle affirmé. « Cela a favorisé un regain d’habitude de consommer localement et stimulé les achats des salariés travaillant à Monaco. Si cela implique des coûts pour l’État, cela génère également de la TVA et soutient l’économie locale.»
Dans le modèle actuel, les frais de plateforme de 8,6 pour cent de Carlo sont principalement couverts par le gouvernement à hauteur de 7,6 pour cent, les commerçants contribuant à hauteur de 1 pour cent. Les changements proposés pour 2025 augmenteraient les contributions des commerçants à 3,6 pour cent, suscitant des inquiétudes quant aux retombées potentielles sur la participation des entreprises. Bertani a prévenu : « Augmenter les frais des commerçants au-delà des frais standards des cartes bancaires pourrait les décourager d’utiliser la plateforme, compromettant ainsi son succès. »
D’autres membres du conseil ont fait écho à ces préoccupations. Mikaël Palmaro a souligné le rôle de Carlo dans la stabilisation de l’économie, en faisant remarquer : « Carlo a prouvé sa valeur, en maintenant l’économie à flot pendant les périodes difficiles. » Roland Mouflard a souligné la pertinence de l’application pour les entreprises confrontées à la hausse des loyers et des coûts opérationnels, ajoutant : « Carlo redonne de la compétitivité à nos détaillants ».
Pierre-André Chiappori, ministre des Finances et de l’Économie de Monaco, a reconnu la valeur de Carlo mais a souligné la prudence budgétaire. Il a proposé un plafond de dépenses de 1 500 euros par utilisateur et par mois comme solution potentielle pour réduire les coûts, estimant les économies à trois millions d’euros par an.
Chiappori a également soulevé la question de la distinction entre la TVA générée directement par Carlo et la TVA qui aurait existé sans l’application, la qualifiant de « calcul difficile mais essentiel ». Il a réitéré la nécessité de trouver un équilibre entre le soutien à l’application et la gestion des dépenses publiques.