Le tribunal de Monaco acquitte un avocat des accusations de bandes dessinées pédopornographiques pour manque d’intention

Un avocat monégasque poursuivi pour détention de bandes dessinées pédopornographiques a été acquitté par le tribunal correctionnel de Monaco, faute d’éléments d’intention suffisants. Les bandes dessinées, qui représentaient des mineurs dans des scénarios explicites avec des adultes, ont été découvertes sur l’ordinateur de l’avocat en 2017 lors d’une perquisition liée à une bataille juridique très médiatisée entre le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev et le marchand d’art suisse Yves Bouvier.

L’avocat, un Monégasque de 60 ans, a été jugé le 8 octobre pour détention et accès à des images interdites. Le parquet a requis trois mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende, qualifiant les bandes dessinées de « créations dessinées générées par ordinateur qui ne présentaient pas le même niveau de gravité ou de risque que les images réelles ». Cependant, mardi, le tribunal a acquitté l’avocat « au bénéfice du doute », concluant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves de l’intention de posséder ou d’accéder au contenu.

Les avocats de la défense William Bourdon et Basile Oudet ont salué la décision, déclarant Monaco-Matin: « Cet acquittement met fin à toutes formes de manipulation et restaure l’honneur d’un formidable avocat. »

Les bandes dessinées ont été découvertes lors d’une perquisition menée dans le cadre de l’affaire Rybolovlev-Bouvier, où l’avocat avait représenté Bouvier. Aux côtés de plus de 100 000 fichiers de bandes dessinées classiques, quelques images ont été signalées par des experts légistes, soulevant des questions de possession intentionnelle. Lors du procès, la défense de l’avocat a avancé deux explications possibles : soit les images étaient le résultat d’un « téléchargement involontaire » au milieu d’une vaste bibliothèque de fichiers de bandes dessinées, soit elles constituaient une tentative de « règlement de comptes », alors que les tensions étaient vives pendant le litige. . « Je ne savais pas que ces bandes dessinées étaient là », a déclaré l’accusé, ajoutant qu’il lui était impossible de consulter chaque fichier parmi des milliers sur son appareil.

Le tribunal a finalement déterminé qu’il n’y avait aucune preuve claire de l’intention de posséder ou d’accéder aux documents. Bien que certains fichiers érotiques et pornographiques aient été trouvés sur son ordinateur, aucun ne concernait de vrais mineurs, et son historique de recherche sur Internet n’a révélé aucun terme lié à la pédopornographie. De plus, l’analyse de l’historique de visionnage était entravée par des limitations techniques : seule une copie partielle du disque dur de l’ordinateur (environ 10 %) avait été réalisée par un expert, laissant les journaux d’événements cruciaux incomplets et éliminant la possibilité de déterminer si les bandes dessinées avaient été consultées. .

La décision du tribunal clôt un chapitre complexe pour l’avocat, qui a clamé son innocence tout au long de la procédure, affirmant que les images lui étaient inconnues parmi sa vaste collection de bandes dessinées.

Image de Jack Brodie