Du 31 janvier au 7 février 2024, dans le cadre du Rallye Historique de Monte-Carlo, les voitures anciennes sont de retour en compétition pour la victoire. Cette course unique présente de véritables œuvres d’art : des automobiles anciennes dont la plupart des propriétaires de voitures modernes ne peuvent que rêver.
Un peu d’histoire
Le Rallye de Monte-Carlo est la plus ancienne course automobile au monde, organisée sous le patronage des Princes de Monaco depuis 1911. L’idée de réintroduire les célèbres voitures de course du passé est née à la fin des années 1990. En janvier 1998, le premier Rallye Monte-Carlo Historique voit ainsi le jour, ses modèles produits entre 1955 et 1980.
La course, qui fait honneur à la régularité et à la concentration, fait avant tout revivre l’esprit des années 1950-1980. Le Rallye Historique de Monte-Carlo réunit traditionnellement des constructeurs automobiles de renommée mondiale tels que Porsche, Peugeot, Citroën, Lancia, Alfa Romeo, Renault, Volkswagen, BMW et d’autres.
Ses organisateurs respectent strictement les normes du Rallye Monte-Carlo appliquées au siècle dernier. Il démarre notamment à partir de plusieurs endroits différents, en respectant certaines étapes classiques et des parcours réguliers. Les participants ne rivalisent donc pas pour le temps, mais pour la précision. Leur objectif le plus important est de respecter les exigences spécifiées en matière de temps et de vitesse moyenne.
Le Rallye Monte-Carlo part historiquement de plusieurs villes européennes : Oslo, Copenhague, Glasgow, Athènes, Barcelone et Milan. Il couvre principalement les routes de montagne de la région française de Valence, à environ 440 kilomètres de Monaco. La vitesse moyenne de ses étapes dépasse rarement 55 à 60 km/h. La fiabilité et la compétence de l’équipage sont donc plus importantes que la vitesse de la voiture en tant que telle.
Les participants au Rallye Historique
Le Rallye Monte-Carlo Historique est le rendez-vous des passionnés et des professionnels du sport automobile. Le copilote monégasque Daniel Elena, sept fois vainqueur du Rallye de Monte-Carlo, côtoie chaque année une équipe Peugeot nouvellement constituée.
Le nombre d’équipages souhaitant participer à cette course unique ne cesse d’augmenter. Au début, ils n’étaient qu’une cinquantaine. Aujourd’hui, quelque 300 voitures participent à la course. C’est une limite que les organisateurs respectent toutefois. Les routes spécialement balisées du rallye ne pourraient tout simplement pas « absorber » un plus grand nombre de participants.
Les équipages battant pavillon monégasque se sont classés premiers à deux reprises dans l’histoire de la course. La première fois, c’était Jean Ferry et Patrick Curti en 2003 au volant d’une Autobianchi A112 Abarth de 1975. Dix ans plus tard justement, leur succès est reconfirmé par Gérard Brianti et Sébastien Chol avec leur Alpine A110 1600 S de 1970. Statistiquement, ce sont les équipes belges qui gagnent plus régulièrement que les autres.
Qu’est-ce qui rend le Rallye Monte-Carlo Historique si exigeant ?
La complexité et la popularité du morceau augmentent au fil des années. Ses points de contrôle ont été considérablement augmentés, mettant à l’épreuve les compétences du conducteur. De cinq ou six, ils atteignirent finalement jusqu’à vingt. De plus, les équipages sont de plus en plus compétents, certains d’entre eux étant désormais des participants réguliers.
Les règles permettent également de moderniser une voiture, de bonnes compétences mécaniques présentent un avantage significatif sur les rivaux. Toutefois, pour que les participants aient des chances égales, toutes les modifications ne sont pas autorisées par le comité du Rallye Historique du Monte-Carlo. Mais quelques évolutions, dans la limite de la réglementation, sont assez courantes.
Enfin, l’étape de haute altitude du Col de Turini. Cette route sinueuse de 32 kilomètres comporte 35 virages serrés et pratiquement aucune section droite, ce qui en fait l’une des pistes les plus difficiles au monde. Devoir le traverser la nuit rend la tâche encore plus éprouvante. Sans surprise, cette étape était surnommée « la nuit des poignards » avec des phares, tels des poignards, traversant l’obscurité totale.
Au fond des gorges
Heureusement, le Rallye Monte-Carlo Historique n’a jamais été entaché de tragédie. Des mesures de sécurité rigides et un contrôle de conformité font leur travail. Mais le danger est toujours là.
Certains participants n’atteignent jamais la ligne d’arrivée, principalement en raison de problèmes techniques ou du non-respect de la limitation de vitesse imposée. Certains abandonnent même définitivement leur voiture dans les étroites gorges des montagnes. Heureusement, l’équipage parvient à s’en sortir sain et sauf, mais sortir la voiture coûte si cher que l’idée même doit être abandonnée.
Occasionnellement, lors de conditions de verglas ou de chutes de neige, certaines voitures sortent de la piste. Les équipages restent en sécurité, mais les voitures ne peuvent plus être restaurées. Les freins du Volga GAZ-21 soviétique ont lâché une fois, l’envoyant dans l’abîme. Grâce au système de sécurité fiable du Volga, l’équipage a survécu et a réussi à quitter le lieu de l’accident par ses propres moyens. Mais les policiers et les pompiers arrivés plus tard n’ont pas pu sortir la voiture du fond de la gorge sans équipement spécial. Il a donc été décidé de le laisser là pour y rester.
En un mot, même si le Rallye Monte-Carlo Historique n’est pas un rallye de grande vitesse, ses participants connaissent bien les règles de sécurité à respecter. Agir autrement pourrait leur coûter cher.
26ème Rallye Monte-Carlo Historique
Trois jours seulement après la fin du 92e Rallye Monte-Carlo, les équipages qualifiés pour le 26e Rallye Monte-Carlo Historique ont un défi tout aussi difficile à relever. Glasgow et Milan redeviennent les points de départ de la compétition. D’autres participants se disputeront la victoire lors des qualifications générales, tous ayant à l’esprit le succès de l’année dernière de l’équipage de la Lancia Fulvia 1.3 S. de 1970, de l’équipe suisse composée de Claudio Enz et Cristina Seeberger.
Le 31 janvier, la première étape s’élancera de Glasgow. Le lendemain, ce seront Bad Homburg, Reims et Milan. Monaco est la destination finale traditionnelle, les premières voitures arrivant en Principauté le 2 février dans l’après-midi. Le concours principal aura lieu le 3 février. Le vainqueur sera désigné sur la ligne d’arrivée au Port Hercule le 7 février à 1h du matin. La soirée de remise des prix est prévue au Monte-Carlo Sporting.
Tous les deux ans, le Rallye Monte-Carlo Historique rassemble des passionnés de sport automobile d’âges, de métiers et de pays différents, tous unis par une ambition : celle de maîtriser le parcours mythique de la plus ancienne course du monde.