Quincy Jones, le légendaire producteur de musique et artiste américain, est décédé dimanche 3 novembre à l’âge de 91 ans à son domicile de Los Angeles. Connu comme l’une des figures les plus influentes de la musique moderne, l’héritage de Jones s’étend du jazz, de la pop, de la soul et au-delà, ce qui lui a valu 28 Grammy Awards et des liens permanents avec Monaco et la France.
Les liens de Jones avec la France ont commencé en 1957 lorsqu’il s’est installé à Paris pour étudier à la prestigieuse école de musique de Fontainebleau auprès de Nadia Boulanger et Olivier Messiaen. Il s’immerge dans la culture musicale française, collaborant avec des icônes comme Henri Salvador et Michel Legrand. Pendant près de cinq ans, il a travaillé en étroite collaboration avec des musiciens français, se produisant dans des salles comme l’Olympia de Paris et en tant que directeur musical du label Barclay. Son amitié avec le producteur Eddie Barclay l’a ancré sur la Côte d’Azur, où Jones visitait régulièrement Saint-Paul-de-Vence, Saint-Jean-Cap-Ferrat et Saint-Tropez.
Monaco occupait pourtant une place unique dans sa vie. En 1958, Jones commence à collaborer avec Frank Sinatra lors d’un concert caritatif à Monaco, organisé à l’initiative de la princesse Grace. Ce fut le début d’un partenariat long et productif avec Sinatra, culminant avec le célèbre album de 1964. Ça pourrait aussi bien être du swingqui présentait l’interprétation emblématique de Sinatra de « Fly Me to the Moon ». Cette chanson est devenue synonyme des missions spatiales Apollo et reste une signature de l’héritage de Sinatra et de Jones.
Les liens de Jones avec Monaco s’étendaient à son amitié avec l’élite culturelle française. Grâce à Barclay, il a rencontré des sommités dont Picasso, Brigitte Bardot et Jack Nicholson, souvent à Monaco. Il racontera plus tard ces souvenirs avec tendresse, évoquant la Riviera comme un pôle culturel où musiciens, comédiens et artistes se mélangeaient librement. Caroline Barclay, la veuve d’Eddie, a évoqué son amour pour la Côte d’Azur en déclarant : « Il aimait tout ce qui était français – la nourriture, le vin et la musique – et ne s’est jamais considéré comme une star bien qu’il soit ami avec des présidents et des icônes. »
Au cours de sa riche carrière, les collaborations de Jones vont de Ray Charles et Miles Davis à Michael Jackson, produisant Thriller et d’autres albums révolutionnaires. Il a également fondé Qwest TV avec le producteur français Reza Ackbaraly en 2017, dans le but de créer un service de streaming axé sur le jazz, semblable à Netflix, qui comprend des concerts, des documentaires et de l’histoire de la musique.
Alors que l’influence de Jones s’étendait du jazz à la culture populaire du monde entier, son lien profond avec Monaco et la France restait une partie indélébile de son identité. Il laisse derrière lui un héritage musical monumental et une présence dont on se souvient avec tendresse dans les cercles artistiques et culturels de Monaco.