Le Prince Souverain s’adresse à l’ONU sur le climat et les océans

Dans son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, SAS le Prince Albert a rappelé que le respect de l’environnement et de la faune sauvage sur terre et en mer, ainsi que le soutien à la science ont été des priorités fondamentales pour les Princes de Monaco au fil des siècles.

« Aujourd’hui, ce qui était un engagement sans faille est devenu un devoir pour notre survie », a-t-il souligné. C’est pourquoi Monaco a signé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la Convention sur la diversité biologique et celle sur la lutte contre la désertification. Chez les peuples autochtones ou insulaires, la mer est un être à part entière, a-t-il rappelé, soulignant que la communauté internationale ne doit plus perdre un instant : les « événements climatiques extrêmes » provoquent déjà la souffrance de millions de personnes et nécessitent une action urgente. L’acidification des océans et l’élévation du niveau de la mer sont des phénomènes qui constituent des menaces pour l’existence même des communautés côtières dans de nombreux pays.

La communauté internationale doit donc saisir l’opportunité de corriger la trajectoire afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, ce qui nécessite des changements profonds et parfois difficiles dans les modes de vie et les organisations collectives. Son gouvernement contribuera à hauteur de 3,3 millions d’euros à la reconstitution du Fonds vert pour le climat pour 2024-2027, soit une augmentation de 10 pour cent par rapport à la période précédente, alors que Monaco est déjà le premier donateur par habitant.

Il a noté que des progrès majeurs dans l’espace extra-atmosphérique devraient être accomplis pour les océans ; alors que les pays recherchent la présence d’eau sur la planète Mars, il a fallu une génération pour que les Nations Unies organisent une nouvelle Conférence internationale sur le climat et l’eau en mars dernier. La jeunesse de tous les pays confie à l’ONU une responsabilité cruciale : assurer la préservation de l’air qu’elle respire, de la terre sur laquelle elle grandit, ainsi que des mers et océans qui sont le berceau de l’humanité et la clé de sa survie.

Il a en outre rappelé que les conflits portent également gravement atteinte à l’environnement et constituent un obstacle supplémentaire à la réalisation des objectifs. Cela fait près de 600 jours que Moscou a pris la décision, en violation du droit international, de lancer une agression à grande échelle contre l’Ukraine. Comme dans tous les conflits, les combats et les bombardements polluent les sols et les eaux avec des substances toxiques ; des zones naturelles protégées ont été détruites et les dommages causés aux infrastructures critiques augmentent le risque de pollution de l’eau potable et de propagation de maladies. Il s’est également alarmé du fait qu’au XXIe siècle, le personnel de santé est régulièrement attaqué et les infrastructures sanitaires sont attaquées dans différentes zones de conflit. Réitérant l’appel à la protection de ces professionnels et des populations civiles, il a exhorté la communauté internationale à tirer les leçons des expériences de la pandémie de COVID-19 pour renforcer la gouvernance mondiale et construire des systèmes de santé solides et résilients.

Soulignant que la quête de l’innovation est inhérente à la nature humaine, il a déclaré qu’elle mérite d’être soutenue lorsqu’elle est « orientée vers l’amélioration de la vie de nos populations ». Bien que fascinée par les bénéfices des technologies numériques qui simplifient la vie quotidienne, la communauté internationale ne peut négliger leurs dangers. l’intelligence artificielle s’avère souvent plus efficace et plus fiable que les humains dans de nombreuses tâches ; cependant, « cela peut être la langue d’Ésope » – à la fois la meilleure et la pire des choses pour l’humanité.

Les cyberattaques utilisant l’intelligence artificielle ciblent déjà des infrastructures critiques comme les hôpitaux et les opérations d’aide humanitaire des Nations Unies, tandis que l’industrie de la sécurité et de l’armement exploite ces techniques, soulevant de potentiels problèmes éthiques : l’humanité peut-elle laisser une machine décider de la vie ou de la mort d’un être humain ? Il salue donc tous les efforts visant à développer un organe consultatif de haut niveau au sein des Nations Unies pour travailler sur la gouvernance internationale de l’intelligence artificielle.