DUBAI (Reuters) – Le Japon et la France ont annoncé lundi qu’ils soutiendraient le projet de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque interaméricaine de développement (BID) visant à tirer parti des droits de tirage spéciaux du FMI pour le climat et le développement.
Les DTS sont des réserves de change pour les jours difficiles, détenues au Fonds monétaire international, adossées au dollar, à l’euro, au yen, à la livre sterling et au yuan.
Le FMI a créé une allocation de 650 milliards de dollars de nouveaux DTS en 2021 en réponse au COVID-19 et a déclaré en juin qu’il avait rétrocédé 100 milliards de dollars de DTS aux pays à faible revenu à des taux inférieurs à ceux du marché.
Les banques multilatérales de développement (BMD) affirment qu’elles peuvent renforcer le financement climatique sur les marchés en développement en tirant parti des DTS.
« Les BMD peuvent multiplier par au moins quatre fois les DTS qui leur sont alloués », a déclaré le président de la BAD, Akinwumi Adesina, lors d’une table ronde à la conférence sur le climat COP28 à Dubaï, où le Japon et la France ont exprimé leur soutien.
Il a ajouté que cinq pays devraient réorienter leurs DTS vers la BAD, qui prévoit également d’émettre une note de capital hybride, et vers d’autres prêteurs de développement pour que la proposition fonctionne.
« Le Japon… intensifiera ses efforts pour apporter sa contribution au capital hybride proposé dans un avenir proche », a déclaré Tomoyoshi Yahagi, directeur général adjoint du ministère japonais des Finances. « Nous sommes actuellement en train de clarifier les détails. »
La France ne peut pas réaffecter ses DTS en raison de la réglementation européenne, mais elle « émettra une garantie » via un « accord de soutien à la liquidité » qui soutiendra la rétrocession des DTS, a déclaré le directeur général du Trésor français, Emmanuel Moulin, par message vidéo.
L’Espagne envisagera de soutenir la proposition, a déclaré sa vice-Première ministre Nadia Calvino, tandis que la Grande-Bretagne envisagerait de soutenir la facilité de soutien aux liquidités, a ajouté son ministre du Développement Andrew Mitchell.
Le conseil d’administration du FMI devra également approuver la rétrocession des DTS, ce que les services du FMI lui demanderont d’envisager de faire « dans les prochains mois », a déclaré le directeur général adjoint du FMI, Bo Li.
« Si cette initiative de la BAD et de la BID réussit, nous aurons pris quelque chose qui prenait la poussière », a déclaré à Reuters le vice-président de la Fondation Rockefeller, Eric Pelofsky, qui présidait la table ronde.
« Si la BAD obtenait 5 milliards de dollars de DTS, nous espérerions avoir une augmentation de 20 milliards de dollars de ses prêts et c’est une grosse affaire. »
