Le budget rectificatif de l’État pour 2025 a été adopté mardi 14 octobre avec 17 voix pour, trois abstentions et quatre contre – une nette majorité, même si un malaise persiste parmi les conseillers nationaux quant à l’orientation de la politique budgétaire de l’année prochaine.
Même si le Conseil a reconnu plusieurs développements positifs, les membres ont exprimé leur frustration face à ce qu’ils ont décrit comme l’approche « trop prudente » du gouvernement en matière de dépenses. Malgré une forte augmentation des recettes publiques, reflétant la résilience de l’économie monégasque, les conseillers ont fait valoir que le budget initial 2025 avait inutilement limité les investissements dans les infrastructures clés et les projets d’avenir.
Des progrès ont été constatés dans le domaine du logement social, avec un optimisme quant aux futurs développements résidentiels et à la création prévue de l’Agence Domaniale, une initiative soutenue par le Conseil National qui devrait être lancée en 2026. De même, le Conseil a salué les assurances concernant le réaménagement du centre commercial de Fontvieille, saluant les mesures de protection des entreprises existantes et la poursuite de l’exploitation du site pendant la période de transition.
Toutefois, de vifs désaccords subsistent, notamment sur le Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD). Les conseillers ont critiqué la décision unilatérale du gouvernement de reconstruire le centre de traitement des déchets sur son site actuel sans avoir au préalable exploré des alternatives telles que l’externalisation. Ils ont exigé un accès complet aux données juridiques, économiques, sanitaires et environnementales avant les prochaines discussions budgétaires.
Les transports sont également apparus comme un point chaud. Face à la congestion et à la pression croissantes sur le système ferroviaire TER, plusieurs conseillers ont renouvelé leurs appels en faveur d’une solution de transport public de masse. Le Ministre d’État a soutenu que des améliorations progressives des services existants suffiraient pour l’instant, mais le Conseil a averti qu’une action décisive d’ici 2026 est essentielle pour sauvegarder l’équilibre économique et social de Monaco.
Dans son discours de clôture, le président du Conseil national, Thomas Brezzo, a exhorté le gouvernement à tenir compte des réserves exprimées lors du débat et à aborder le budget initial 2026 avec plus d’ambition et de collaboration.