L’ancien président de la Cour suprême de Monaco, Didier Linotte, a été officiellement inculpé à la suite d’une longue enquête sur la corruption présumée, l’influence du colportage et du blanchiment d’argent, selon les informations initialement rapportées par Monaco-matine.
Linotte, 77 ans, a passé deux jours en garde à vue cette semaine avant d’être emmené devant un juge enquêté, qui l’a placé sous surveillance judiciaire en attendant de nouvelles procédures judiciaires. Les accusations marquent une chute spectaculaire de la grâce pour l’ancien magistrat de haut niveau, qui a dirigé la plus haute cour principale pendant plus d’une décennie.
L’enquête remonte à 2021, lorsque des documents divulgués connus sous le nom de «Fichiers rock» et de «fuites de Monaco» ont fait surface en ligne, impliquant plusieurs personnalités de premier plan dans les cercles politiques et judiciaires de Monaco. Parmi les personnes nommées, Linotte, ainsi que l’ancien administrateur des biens de la Crown, Claude Palmiro, son allocution sereine Prince Albert II, Thierry Lacoste, et l’ancien chef d’état-major Laurent Anselmi.
Les documents divulgués ont allégué que ce groupe informel, surnommé le «G4», a manipulé les décisions de l’État au profit des intérêts privés. Une affaire en particulier – le projet de biens immobiliers controversé de l’Esplanade des Pêcheurs – a révisé un examen minutieux après que la Cour suprême, sous la présidence de Linotte, a accordé près de 137 millions d’euros de compensation au développeur Antonio Caroli. L’homme d’affaires rival Patrice Pasteur a déposé une plainte officielle, incitant l’État de mongasque à se joindre à l’action en justice en 2024, citant des «faits extrêmement graves» et l’accusation de Linotte de biais.
Cependant, selon Monaco-matineL’acte d’accusation de Linotte cette semaine serait lié à des préoccupations parallèles, y compris son travail de conseil privé par le biais de transactions Alma Marceau tout en étant présidente de la Cour suprême. Bien qu’il ne soit pas explicitement interdit à l’époque, le chevauchement entre son rôle judiciaire et les activités privées a soulevé des préoccupations aux plus hauts niveaux de gouvernement.
Alors que Linotte a officiellement cessé ses activités privées à la fin de 2017, les enquêteurs auraient examiné s’il a continué à fournir des services de conseil au-delà de cette date. Son avocat, Pascal-Pierre Garbarini, soutient que de telles activités étaient légales et conformes aux engagements que Linotte a pris au Prince Albert II.
Garbarini a rejeté les accusations, les décrivant comme «discutables» et s’engageant à contester chaque élément de l’affaire. Malgré quatre années d’enquête, l’équipe juridique de Linotte affirme qu’elle n’a eu que l’accès au dossier complet.
L’affaire marque un autre chapitre de la saga en cours entourant l’élite judiciaire et politique de la Principauté, avec plus de batailles légales susceptibles de suivre.