En avril 2017, lors de travaux de rénovation à l’Hôtel de Paris à Monaco, un tragique accident s’est produit : un palmier nouvellement planté est tombé, blessant deux intérimaires, Merouane et Ben Ali Abdallah, qui travaillaient à l’étanchéité à proximité. Abdallah, devenu paraplégique, a enduré trois ans de souffrance avant de décéder en mars 2020 à l’âge de 60 ans. Une enquête a directement lié sa mort à l’accident et aujourd’hui, sept ans plus tard, trois entreprises impliquées dans le projet sont accusées de « violence involontaire ». homicide involontaire » et « blessures involontaires » devant un tribunal de Monaco.
Les procureurs accusent les entreprises d’aménagement paysager de ne pas avoir mis en place un périmètre de sécurité et suggèrent que le palmier n’a peut-être pas été solidement ancré, probablement en raison de pressions exercées pour accélérer les travaux du Grand Prix. Ce matin-là, des rafales de vent ont atteint 65 km/h, ce qui pourrait avoir contribué à la chute de l’arbre. Chaque entreprise affirme qu’elle ignorait que les activités d’aménagement paysager et d’imperméabilisation se dérouleraient simultanément.
Représentant la famille d’Abdallah, l’avocat Xavier-Alexandre Boyer a fait valoir que la négligence des entreprises avait conduit aux années de graves souffrances d’Abdallah, demandant une compensation pour ses proches. L’avocat de Merouane a également demandé des dommages et intérêts pour les souffrances physiques et mentales de son client.
Le premier substitut du procureur, Julien Pronier, a critiqué la priorité donnée à la vitesse sur la sécurité, pointant des consignes insuffisantes et l’absence de zone de sécurité obligatoire, ajoutant que la co-activité sur le site présentait de sérieux risques. Le parquet réclame 10 000 euros d’amende pour l’entreprise d’aménagement paysager, qui a depuis absorbé une deuxième entreprise, et 3 000 euros pour l’entreprise d’étanchéité. Les avocats de la défense plaident en faveur de l’acquittement, remettant en cause l’absence des principaux responsables du site et exhortant Monaco à renforcer les règles de sécurité sur le lieu de travail. Un verdict est attendu le 10 décembre.