La Fondation Prince Albert II de Monaco a tenu jeudi 7 novembre, à la Salle Garnier de l’Opéra de Monte-Carlo, sa 17ème Cérémonie annuelle de remise des Prix pour la Santé Planétaire. Depuis 2008, la Fondation récompense des individus et des organisations du monde entier pour leur engagement en faveur de la préservation de l’environnement.
Dans son discours d’ouverture, SAS le Prince Albert a souligné l’urgence d’une action collective pour relever les défis environnementaux, soulignant la mission de la Fondation. « Depuis sa création en 2006, (la Fondation) s’est toujours bâtie sur l’impératif de l’action collective », a-t-il déclaré. Notant les divisions mondiales croissantes d’aujourd’hui, il a parlé de l’importance de l’unité dans la lutte contre les problèmes climatiques et a appelé à une évolution continue des solutions : « Nous devons continuer à innover et à identifier à la fois les dangers et les opportunités. » La Fondation, qui allie philanthropie et investissement d’impact, vise à répondre aux problèmes environnementaux avec des solutions durables à long terme, contribuant ainsi à léguer aux générations futures une planète plus saine. « C’est la responsabilité de nous tous », a conclu le Prince Albert, exhortant chacun à se rappeler le devoir qu’il a de préserver un monde juste et résilient pour les générations à venir.
Cette année, la Fondation a honoré trois lauréats pour leurs contributions exemplaires à la santé planétaire. L’Institut Juma, créé en 2020 par le leader indigène brésilien Juma Xipaia, a été récompensé pour sa mission de protection de l’environnement, de promotion des droits des autochtones et de défense de l’intégrité culturelle et territoriale dans la région amazonienne du Brésil. Inspiré par l’activisme de Xipaia contre les impacts environnementaux du barrage de Belo Monte, l’Institut Juma se consacre au développement durable, à l’égalité des sexes et à la lutte contre la corruption. Dans son discours de remerciement, Xipaia a exprimé sa gratitude et son engagement à créer un avenir meilleur : « Il faut du courage pour changer le monde… pour la génération à venir qui mérite tout ce que ses ancêtres lui ont laissé. » Elle a appelé à ce que les accords climatiques soient soutenus par des actions concrètes, rappelant à l’auditoire que « ce sont nos actions qui créent ces changements ».
Le professeur Lidia Morawska, physicienne reconnue pour ses travaux sur la qualité de l’air et l’impact des particules en suspension sur la santé, a également été saluée. Professeur à l’Université de technologie du Queensland en Australie, Morawska collabore avec l’Organisation mondiale de la santé pour plaider en faveur d’initiatives en matière d’air pur qui ont sauvé des vies dans le monde. « Mon rêve est que mon travail soit un petit pilier pour garder cette planète habitable », a-t-elle fait remarquer, soulignant l’importance de garantir l’accès à l’air pur en tant que droit humain fondamental.
NatureMetrics, une organisation pionnière dans la collecte de données sur la biodiversité, a été récompensée pour son approche innovante du suivi de la biodiversité grâce à l’ADN environnemental, à l’intelligence artificielle et à la science des données. Représentant NatureMetrics, la stratège en chef de la nature, Pippa Howard, a parlé de la nécessité urgente d’agir contre la perte de biodiversité, qu’elle a qualifiée de « déclin catastrophique » ayant un impact sur la santé, les économies et la résilience mondiales. Elle a souligné le travail de l’organisation pour aider les entreprises et les gouvernements à évaluer et atténuer leurs impacts écologiques, déclarant : « Notre planète est en crise… nous devons communiquer plus simplement sur l’état de la nature pour nous aider à prendre de meilleures décisions.
La cérémonie a également célébré les initiatives de la Fondation soutenant les jeunes générations à travers son partenariat continu avec le programme de bourses du GIEC et l’initiative Re.Generation, qui responsabilise les leaders environnementaux de moins de 35 ans. En collaboration avec la Fondation Cuomo et Moët Hennessy, le programme de bourses du GIEC soutient les jeunes chercheurs. des pays en développement dans leurs études postdoctorales. Prince Albert a remis leurs diplômes aux chercheurs du GIEC, soulignant l’importance de nourrir des voix diverses dans le domaine de la science du climat. L’initiative Re.Generation a présenté un court métrage présentant sa cohorte inaugurale, capturant l’impact du programme sur les jeunes leaders à travers des conférences internationales, des formations et la possibilité de construire une communauté solidaire avec des objectifs environnementaux communs.
La soirée s’est terminée par une table ronde réunissant les lauréats, qui ont réfléchi à la manière dont ils communiquent les données scientifiques et mobilisent les communautés à l’action. Soulignant l’importance des approches interdisciplinaires et du mélange des connaissances scientifiques et traditionnelles, les intervenants ont appelé à une collaboration pour relever les complexités des défis environnementaux d’aujourd’hui.
Images gracieuseté de Philippe Fitte/FPA2