La DB Frua du Prince et l’Opel Ascona 400 de 1979 rivalisent pour conquérir le cœur des fans lors du rallye historique MC

Il y a bien plus dans le Rallye Historique de Monte-Carlo que la victoire de la course elle-même. Il y a avant tout la camaraderie, et il y a toutes les légendes associées à l’histoire du Rallye. Et il y a les expériences partagées, le plaisir et la frivolité.

Bien sûr, la course a son côté sérieux. C’est une compétition passionnante. Et dans une saga qui n’est pas sans rappeler la domination belge en 2022, Michel Decremer et Jennifer Hugo ont une nouvelle fois défendu l’honneur de la nation au Rallye Monte-Carlo Historique. Aux commandes d’une formidable Opel Ascona 400 de 1979, ils ont décroché la victoire de façon spectaculaire, marquant un nouveau triomphe des prouesses belges sur la scène de l’Automobile Club de Monaco (ACM).

Un début poignant

La dernière soirée du Rallye Monte-Carlo a débuté par un poignant hommage du Souverain à son père. Le Prince Albert II a rendu hommage en manœuvrant une DB Frua, une réplique impeccable de l’engagement du Prince Rainier III au Tour de France Auto 1953. Après un tour du circuit de F1, le Prince est monté sur le podium, donnant le coup d’envoi aux premiers concurrents qui embarquaient pour leur voyage dans l’arrière-pays niçois.

Ce Royal Ride s’est déroulé dans l’élégant coupé sport qui était une réplique de celui piloté incognito par le père du Prince Albert lors de la course automobile du Tour de France en 1953.

En rajeunissant une relique de l’autocar DB Frua, les artisans du trésor automobile de voitures classiques du prince de Monaco ont créé une voiture de rallye entièrement fonctionnelle.

Le Coach DB Frua est une véritable rareté, avec probablement moins de 100 exemplaires jamais fabriqués. À l’origine une simple coque creuse, dépourvue de couleur et de caractère, elle témoigne aujourd’hui des prouesses de la restauration des mécanismes de la Collection Prince.

Contrairement à son père, le prince Albert II n’a pas abordé le départ incognito. En 1953, la voiture numéro 67 prend en effet le départ du 3ème Tour de France auto avec comme pilote un certain Louis Carladès.

Le prince Rainier III, alors âgé de 30 ans, avait choisi ce surnom en référence au comté du Carladès, en Auvergne, fief accordé à la suite du traité de Péronne (comme le duché du Valentinois et le marquisat des Baux), et où le prince héréditaire Rainier l’avait visité quelques années plus tôt, lors d’un voyage privé, en 1947.

Le rassemblement en tenue de soirée !

Au milieu du kaléidoscope de véhicules anciens, plusieurs se sont démarqués, accompagnés par des équipages qui ont laissé une marque indélébile.

Rien de plus que David Pengilly et Mark Denham, avec respectivement quatre et trois participations à des rallyes. Leur Porsche 911 2.7 de 1974, agrémentée de pneus cloutés, a fait une entrée remarquée dans le parc fermé.

Ces deux messieurs affables ont opté pour une approche unique de la tenue de rallye : le smoking ! Et ils ont conservé ce côté formel tout au long de l’événement, une tradition décalée chère à Monte-Carlo qui leur a permis de passer en douceur au dîner de gala.

Des moyens gagnants

Dès le début de la première étape, l’équipage de la n°25 a pris les commandes en s’emparant de la tête à l’issue de la troisième étape de régularité (RS) et en refusant de la lâcher. Leur domination a été évidente tout au long du rallye, culminant avec une performance décisive au Col de Turini, avec Michel Decremer et Jennifer Hugo obtenant systématiquement une 55ème place sur plus de 200 concurrents. Leur moyenne de seulement 60 points de pénalité par RS souligne leur formidable régularité.

Le Rallye Monte-Carlo a déjà été témoin des prouesses de l’Opel Ascona 400, notamment en 1982 lorsque Walter Röhrl a remporté la victoire pour la deuxième fois. En réflexion sur l’héritage, le triomphe de Röhrl marque l’une des cinq victoires de la Principauté, chacune avec des constructeurs distincts.

Pour en revenir au présent, le podium de cette année témoigne de la diversité des talents, avec des voitures britanniques et italiennes se joignant à l’Opel Ascona 400 pour célébrer. L’Austin Mini Cooper S de Giorgio Schon et Francesco Giammarino a décroché la deuxième place, à seulement 70 points des vainqueurs. Pendant ce temps, la Lancia Beta Coupé 1800 de Maurizio Aiolfi et Carlo Merenda complètent le podium en assurant la troisième place avec 130 points d’avance.

Une fois la poussière retombée et les résultats officiels, tous les concurrents se sont retrouvés au Sporting Monte-Carlo pour le traditionnel gala. C’était une nuit de célébration pour laquelle notre couple en smoking David et Mark étaient venus bien préparés et où des distinctions ont été décernées au triomphant.