Dans une intervention étonnante, les dirigeants des organes de police financière européens ont mis en garde contre les dangers de la conclusion d’un accord d’association avec Andorre, Monaco et Saint-Marin, les trois plus petits États d’Europe.
Ils avertissent que les trois micro-États appliquent des contrôles de blanchiment d’argent moins stricts que les pays européens plus grands et établis et qu’il existe un risque que des entités cherchent à s’y installer afin de contourner les réglementations.
Comme Politique rapporte que « les présidents des trois régulateurs européens, qui contrôlent les banques, les marchés financiers et les secteurs de l’assurance et des retraites en Europe, ont averti que le trio « a historiquement maintenu des réglementations financières moins rigoureuses » et « pourrait être enclin au blanchiment d’argent et à d’autres activités illicites ».
Cette lettre forte adressée à la Commission européenne contraste avec le fond et le ton des négociations en cours, dans lesquelles les deux parties évoquent l’opportunité et la probabilité d’un accord, même si les négociations ont commencé il y a huit ans et traînent toujours.
En ce qui concerne Monaco, les autorités ont agi avec vigueur pour imposer des contrôles stricts en matière de blanchiment d’argent. En outre, il existe une forte opposition nationale au concept de libre circulation des personnes et des travailleurs, qui est l’un des principes centraux de l’Union européenne. De plus, de nombreux professionnels de premier plan à Monaco se sont regroupés sous la bannière Objectif Monaco défendre les conditions strictes d’entrée sur la place de Monaco actuellement en vigueur.
Le Conseil National a également pesé ces derniers mois en insistant sur le maintien de la Priorité Nationale et le traitement privilégié des Monégasques en matière de logement et d’emploi. Du côté monégasque, l’instance élue aura le dernier mot en la matière.
Les dirigeants de Saint-Marin ont réagi avec étonnement à l’intervention des régulateurs, en parlant du « processus entrepris par les trois États qui transposent depuis des années les réglementations européennes et qui respectent les principaux mécanismes visant à favoriser la coopération fiscale et financière entre États avec un effort égal ». à celui des États membres de l’UE.
La probabilité d’un accord d’association significatif s’affaiblit de jour en jour. La plus grande inconnue est peut-être de savoir si Monaco fera cavalier seul ou si Andorre et Saint-Marin trouveront également les exigences de l’UE irréalistes et inacceptables.