Deux Sud-Africains membres de l’équipage d’un yacht amarré à Monaco sont toujours en détention provisoire à la suite d’une bagarre survenue près du port Hercule, comme l’a d’abord rapporté Monaco-Matin. Les deux hommes, âgés de 27 et 28 ans, ont comparu vendredi devant le tribunal correctionnel de Monaco lors d’une audience de flagrant délit, où ils ont demandé un délai supplémentaire pour préparer leur défense. Représentés par leur avocate, Me Sarah Caminiti-Rolland, ils ont plaidé pour un délai plus long afin de mieux étudier les circonstances de l’altercation.
L’altercation, qui a eu lieu vers 00h30 à proximité de discothèques locales, a entraîné une incapacité temporaire de travail de 15 jours pour la victime. Tête basse, les deux prévenus ont été conduits dans la salle d’audience par des agents pénitentiaires de la maison d’arrêt de Monaco. Les deux hommes sont poursuivis pour des faits de violences commis sous l’emprise de l’alcool.
Lors de l’audience, leur avocate, Me Caminiti-Rolland, a demandé un report, invoquant la nécessité de poursuivre l’enquête. « Cette décision aura pour conséquence de les maintenir en détention provisoire, et ils en sont parfaitement conscients », a-t-elle déclaré. Elle a également demandé que des témoins supplémentaires soient entendus, notamment des personnes qui étaient avec ses clients lors des faits, ainsi que des employés des établissements La Rascasse et La Brasserie. Elle a par ailleurs demandé que les images de vidéosurveillance à partir de 21 heures soient visionnées pour clarifier le comportement de toutes les parties impliquées. « Nous nous réservons le droit de porter plainte contre la partie civile, qui a porté les premiers coups », a-t-elle ajouté.
Mme Caminiti-Rolland a également demandé que ses clients, qui n’ont pas de condamnations antérieures et qui ont un historique de comportement exemplaire, soient libérés sous contrôle judiciaire pendant la durée du procès. Elle a proposé qu’ils remettent leur passeport comme condition à leur libération, soulignant leur coopération avec le tribunal.
Le procureur, dirigé par le procureur adjoint Julien Pronier, s’est toutefois opposé à cette demande, craignant que les accusés n’en profitent pour échapper à la justice. « Il s’agit d’une affaire simple, sans contradiction entre les récits de la victime et ceux des accusés », a-t-il expliqué. « L’incident a été filmé et mon intention était de prendre également en compte les fautes de la victime. »
Après délibération, le tribunal a décidé de maintenir les deux hommes en détention, invoquant « l’absence de garantie de représentation, le risque de récidive » et la nécessité « d’éviter toute pression sur la victime et les témoins ». Le tribunal a également rejeté la demande de la défense de procéder à des investigations complémentaires, même si elle peut toujours citer des témoins à comparaître lors du procès.
Le procès est prévu pour le mercredi 11 septembre à 11h00.