BNP Paribas visé par une enquête française pour blanchiment d’argent

PARIS (Reuters) – Le parquet français a ouvert une enquête pour « blanchiment aggravé » lié à des transferts effectués par une société de courtage chypriote collaborant avec la cellule dépositaire de BNP Paribas, rapporte mardi 26 décembre le quotidien français Le Monde.

L’enquête préliminaire porte sur des transferts de plusieurs centaines de millions d’euros et de dollars réalisés par TCR International Limited entre 2019 et 2021, Le Monde signalé.

Le parquet de Paris a confirmé à Reuters avoir ouvert une enquête sur des transferts suspects de TCR International Limited après que la cellule anti-blanchiment du ministère français des Finances, TRACFIN, a émis une alerte en mai.

Le parquet a indiqué dans un communiqué que ces transferts étaient « d’origine possiblement douteuse et/ou de flux sans logique économique explicite ». Il ne fait pas référence à BNP Paribas.

TCR International Limited a travaillé avec BNP Paribas Security Services entre 2019 et 2022, Le Monde signalé.
Lorsqu’on lui a demandé si elle était au courant de l’enquête, BNP Paribas a répondu qu’elle ne pouvait pas commenter ses obligations. La banque a déclaré qu’elle disposait d’un système de conformité mondial et qu’elle s’engageait à respecter ses obligations réglementaires.
TCR International Limited n’a pas répondu à une demande de commentaires.

Le quotidien français rapporte que l’intérêt des autorités françaises pour TCR International Limited découle d’une enquête menée par des enquêteurs américains sur l’ancien chef mercenaire de Wagner, Eugène Prigojine. Prigojine est décédé dans un accident d’avion peu mystérieux en août.

Le bureau du procureur n’a pas commenté publiquement un lien possible entre Prigozhin et les transferts effectués par TCR International Limited.

Le blanchiment aggravé est un délit puni en France de 10 ans d’emprisonnement et de 750 000 euros d’amende ou la moitié de la valeur des avoirs blanchis.