PARIS (Reuters) – Le Premier ministre français a demandé à son cabinet de cesser d’utiliser les applications de messagerie instantanée très répandues comme WhatsApp, Signal ou Telegram et d’installer Olvid, un produit largement inconnu, un produit de la scène des start-up parisiennes qui se présente comme une alternative plus sécurisée.
Dans une circulaire ministérielle, la Première ministre Elisabeth Borne a exhorté les ministres et leurs hauts fonctionnaires à déployer l’application Olvid sur les téléphones et les ordinateurs, a déclaré mercredi son cabinet à Reuters, confirmant les informations des médias français.
Olvid, dirigé par deux chercheurs en cryptographie et soutenu par plusieurs accélérateurs technologiques français, va « remplacer les autres systèmes de messagerie instantanée afin de renforcer la sécurité des échanges pouvant contenir des informations confidentielles », a indiqué le cabinet du Premier ministre.
Le magazine français Le Point a rapporté plus tôt que la circulaire annonçant cette décision donne aux ministres jusqu’au 8 décembre pour remplacer leurs applications de messagerie, citant les propos du Premier ministre :
« Les principales applications de messagerie instantanée grand public jouent un rôle de plus en plus important dans nos communications quotidiennes. Cependant, ces outils numériques ne sont pas exempts de failles de sécurité et ne peuvent donc garantir la sécurité des conversations et des informations partagées via eux.
Les applications de messagerie telles que WhatsApp, Telegram et Signal de Meta sont devenues de plus en plus l’outil de communication incontournable dans les cercles restreints de la politique française, et les responsables gouvernementaux utilisent également ces applications lorsqu’ils parlent aux journalistes. Le président Emmanuel Macron serait lui-même un fervent utilisateur d’applications de messagerie.
Sur son site Internet, Olvid prétend être « le premier et le seul système de messagerie » qui ne s’appuie sur aucun tiers de confiance ni sur des serveurs centralisés, tout en cryptant également les métadonnées des utilisateurs.