Le 3 septembre 1944, Monaco vit un moment charnière de son histoire : sa libération de l’occupation militaire de la Seconde Guerre mondiale. Huit décennies plus tard, la Principauté célèbre cet événement par une série d’événements chargés d’émotion et de symboles, associant à la fois mémoire historique et alliances internationales.
Le Prince Albert II a présidé les commémorations, invitant un détachement de l’armée américaine à se joindre aux cérémonies, soulignant ainsi le lien durable qui unit Monaco et les États-Unis. La présence des forces américaines lors de ces événements n’était pas seulement un hommage au rôle qu’elles ont joué dans la libération du Sud-Est de la France, mais aussi un clin d’œil aux liens diplomatiques et culturels profondément enracinés qui continuent de prospérer entre les deux nations. Dans son discours au Mémorial de la Guerre, le Prince Albert II a rappelé aux participants les dures réalités auxquelles Monaco a été confrontée pendant la guerre, notamment les occupations militaires par l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie. « Le pire est toujours possible », a-t-il fait remarquer, établissant un parallèle poignant avec les temps modernes.
Hommage au général américain Robert Tryon Frederick
Un moment particulièrement émouvant de la cérémonie fut l’hommage rendu au général américain Robert Tryon Frederick, qui commanda les forces qui participèrent à la libération de la région en 1944. Le Prince Albert II a évoqué le souvenir de son arrière-grand-père, le Prince Louis II, qui avait honoré le général Frederick du titre de Grand Officier de l’Ordre de Saint-Charles, et a évoqué le courage du Prince Rainier III, qui avait été actif dans l’Armée française de libération. Le Prince a appelé les participants à rester des gardiens vigilants de l’histoire, veillant à ce que les souvenirs de tels sacrifices ne soient jamais oubliés.
Une base militaire américaine sur le Rocher
Pour renforcer le sentiment d’histoire, une reconstitution d’une base militaire américaine de 1944 a été installée sur la place du Palais. Les visiteurs ont été transportés dans le temps grâce à un ensemble d’objets d’époque authentiques : cartes, radios, équipements médicaux et véhicules militaires. Les membres du Comité de commémoration d’époque, vêtus d’uniformes de GI et de tenues de premiers secours, ont recréé des scènes de la libération, guidant le prince Albert II à travers le camp. Le prince était accompagné de Bradford Hicks, le petit-fils du général Frederick, lors de cette visite, symbolisant la continuité générationnelle du souvenir.
Les touristes qui visitaient la place du Palais ont eu droit à un aperçu inattendu et mémorable de ces commémorations, puisque la démonstration militaire a coïncidé avec la traditionnelle relève de la garde. Ce mélange de tradition cérémoniale et de reconstitution historique a créé un puissant hommage aux sacrifices consentis en 1944, tout en célébrant la paix durable qui a suivi.
Dans le contexte plus large de cette commémoration, l’ambassadrice des Etats-Unis, Denise Campbell Bauer, a souligné l’importance de cet anniversaire pour les deux nations, le considérant comme le reflet de leurs valeurs communes de démocratie et de liberté. Pour Monaco, ce 80e anniversaire a été non seulement un moment de commémoration mais aussi une réaffirmation de sa place dans un monde où les leçons de l’histoire doivent continuer à être entendues.
Exposition « Monaco libérée !
Et ne manquez pas l’Exposition « Monaco libérée ! 3 septembre-28 décembre 1944 » inaugurée dans le hall du Ministère d’Etat sur le Rocher. Vous avez jusqu’au 31 janvier 2025 pour la découvrir.
A partir d’août 1944, les Monégasques connaissent le rationnement et les pénuries d’eau, d’électricité et de gaz. La population vit dans ce chaos pendant plusieurs semaines, craignant un retour des Allemands.
Des documents témoignent de l’engagement du prince Rainier, des liens avec la France et de la présence des Américains débarqués en Provence près de Monaco.
Le Prince Albert a inauguré l’Expo puis assisté au premier discours public de Didier Guillaume avant de signer, au Ministère d’Etat, le nouveau timbre du Bureau des Timbres rendant hommage au Général Robert Frédéric qui avait reçu l’ordre de libérer le sud de la France et par conséquent Monaco.