Deux anciens banquiers monégasques ont été reconnus coupables et condamnés, mardi 8 octobre, pour leur rôle dans le blanchiment de millions d’euros introduits dans la principauté par deux hommes d’affaires italiens, Fabrizio Amore et Maurizio Fratti. Les deux hommes avaient régulièrement livré de gros sacs d’argent liquide aux banquiers lors de leurs visites à Monaco.
Alexandre Balga, ancien employé de la Banque Havilland, et Nicolas Gelso, ancien de CMB Monaco, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis pouvant aller jusqu’à six mois et à une amende de 10 000 euros chacun, selon un rapport de Bloomberg. Les poursuites contre les banquiers monégasques étaient un sujet très médiatisé depuis plus d’un an.
Amore et Fratti, les hommes d’affaires italiens impliqués dans cette affaire, ont été condamnés à un an de prison, dont six mois avec sursis, et à une amende de 500 000 euros chacun. Les importants dépôts en espèces avaient soulevé des inquiétudes quant à un éventuel blanchiment d’argent, ce qui a donné lieu à une enquête qui a finalement abouti à leur condamnation.
Cette affaire intervient à un moment critique pour Monaco, alors que la principauté cherche à renforcer ses mesures anti-blanchiment après son inscription sur une « liste grise » internationale en juin en raison de son faible nombre de condamnations pour délits financiers. En réponse, Monaco a promulgué de nouvelles lois pour démontrer son engagement à réprimer les activités financières illicites.
Dans un volet connexe de l’affaire, trois autres banquiers ont été condamnés à une amende comprise entre 5 000 et 7 000 euros pour non-déclaration de dépôts en espèces suspects, dont deux anciens salariés d’Edmond de Rothschild. Cependant, Patrick Dauguet, PDG d’Havilland Monaco et banquier le plus en vue impliqué, a été acquitté de toutes les accusations. Aucune des banques impliquées dans le scandale n’a fait l’objet d’accusations.
Les avocats d’Amore et Gelso ont annoncé leur intention de faire appel du verdict, tandis que les avocats des autres accusés n’ont pas encore commenté l’affaire.